samedi 17 octobre 2009

& Un arbre, des arbres, leurs arbres

En cette saison où les arbres choisissent, pour se faire remarquer, des robes de bal aux teintes rougeoyantes, des maquillages vénitiens flamboyants, des chapeaux de feuilles chatoyants, je pense à eux.

Eux?
Qui, eux?

Eh bien, je pense à tous ces arbres dont la simple évocation me rapproche d'un être cher, durant un instant ou durant plus longtemps.
La silhouette ou le nom, la feuille ou le tronc d'un arbre dessinent en filigrane, doucement, là, devant moi, le visage d'une personne aimée...

Long, élancé, bruissant de ses mille feuilles argentées,
Souple dans le vent d'automne qui agite ses branches tremblantes,
Bien serré contre ses compagnons de tempête le long des routes et des canaux,
Le peuplier est l'arbre d'Alice...
Sa promenade quotidienne, qu'elle faisait en chaussons à cause de ses rhumatismes déformants, avait pour sempiternel but la ligne de peupliers à l'entrée du village. Un peuplier, non pas sauvé par la Croix -Rouge mais abattu à cause d'une croix rouge, lui servit longtemps de banc...
Puis les arbres et mon arrière-grand-mère s'en sont allés...

Décoré comme un sapin de Noël par ses bougies-fleurs blanches ou roses,
Bordant souvent les rues et les allées qu'il couvre de son ombre bienfaisante en été,
Le marronnier est l'arbre de l'enfance, de l'amie des vacances, des promenades en vélo,...





Majestueux dans le verger qui s'étendait au fond du jardin,
Il nous offrait ses fruits rouges et sucrés à la saison d'été,
Et à sa plus grosse branche, pour pouvoir toucher le ciel,
Mon grand-père nous installa une balançoire...
Un jour,
il tomba du cerisier...
et, quelque temps après,
il toucha le ciel.

Petite, à chaque vacance, elle demandait toujours d'aller voir son arbre:
Dans un coin de la garrigue provençale,
Au pied de la montagne célébrée par Cézanne,
Ma fille enlaçait, caressait, contemplait et aimait
son grand pin aux cigales.

Ils sont depuis longtemps,
les arbres des récréations.
Mon père et ma mère ont joué sous leurs feuillages
lorsqu'ils étaient enfants
et ils m'ont raconté leurs tilleuls d'écoliers...

Tout en bas du verger,
pas très loin du ruisseau,
il a planté l'an dernier
notre noyer,
et il sera fier de la première noix,
lorsqu'elle arrivera...
mon homme des bois.

Je n'ai jamais su pourquoi elle aimait tant les palmiers,
Mamie...

Cerisier en fleurs (photo Epamin')

14 commentaires:

  1. Lourds de sens, de symbole... mon père en plantait un à chaque occasion importante dans sa vigne dans les montagnes... :)

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  2. romantique et rêveuse ma tendre Epamin!!!!
    je conçois que tes souvenirs sentent bons et qu'ils arrivent jusqu'à ma Tunisie ces senteurs idylliques que tu décris merveilleusement

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  3. Et jusqu'au ciel, porteurs de nos souvenirs, de leurs espoirs, de vos rêves,
    lançant leurs branches ..

    Et pleurant, aussi, leurs feuilles de larmes.

    Ma mamie aimait les palmiers. Je l'avais oublié, ça.

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  4. Arf... As-tu toujours cette vigne pour aller caresser le tronc de ces arbres ?

    Lilia... C'est tout à fait ça: mes souvenirs sentent bon et j'aime à partager ces parfums bienfaisants...
    Heureuse qu'ils te plaisent!

    Manue... J'aime la poésie de tes commentaires.

    (Happy birthday à l'arrière-petite-fille de la dame aux palmiers!)

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  5. Bonjour oui ton idée est génial je prend note

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  6. J'ai eu un oncle qui a planté 3 petites parcelles de bois, pour ses 3 enfants. Il s'était donné beaucoup de mal. Et les enfants ont tout vendu...

    SNAKE

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  7. une forêt de sensations,
    un filet rafraichissant auquel on "bois" des écorces qu'on touche du doigt et dont on respire l'odeur à plein nez afin de s'imprégner , à en devenir presque arbre nous même

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  8. France: Pour le chauffage du nichoir sur ton blog, évite les bûches (hihihi!)

    Snake: Les anciens avaient déjà des notions de développement durable: ils pensaient aux générations futures... Nous, va falloir qu'on apprenne!

    Sandra Juste un grand merci pour la petite visite.

    Aniloïse Merci pour tous ces beaux mots.

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  9. j'adore tes mots epamin' et ta photo est très belle, merci :-)

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  10. Verlaine a écrit:
    VOICI DES FLEURS, des FRUITS, des FEUILLES et des BRANCHES...

    Moi je vous dis:
    Voici des mots, des émotions, des images et des souvenirs... pour nous faire plaisir à vous comme à moi!


    merci pour ton petit message et ton compliment.

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  11. Mes grands-parents furent expropriés pour travaux autoroutiers en 1978 et sont partis s'installer dans un autre quartier où ils ont eu la chance de retrouver un grand terrain indispensable aux fibres paysannes de mon grand-père.

    Ma grand-mère avait fait le deuil du tilleul de son ancien jardin et souhaitait en replanter un dans son nouveau jardin.
    Mon grand-père n'a jamais voulu car il disait qu'étant donné leur âge ils n'auraient pas le temps de le voir grandir.
    Mes grands-parents ont vécu plus 20 ans dans ce nouvel endroit qui les accueillit pour leur dernier chemin.
    20 ans, ils auraient eu le temps de voir le tilleul grandir, d'en récolter les fleurs.

    Par ce souvenir, par ce rêve de ma grand-mère qui ne s'est pas réalisé, le parfum du tilleul en fleurs me ramène toujours à elle qui n'est plus.

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  12. Devant chez moi il y a un marronnier ; c'est mon grand père qui l'a planté en 1894 à l'âge de 14 ans. Tous les vieux arbres ont une histoire, ils grandissent jusqu'à leur mort, ce qui les différencie des autres végétaux.

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  13. Une pensée amicale

    Lorsque deux personnes se connaissent que ce soit virtuellement ou réellement,
    elles n'ont pas besoin de se voir souvent
    pour se savoir étroitement liées.

    Nous avons la certitude
    de pouvoir toujours nous comprendre mutuellement
    et d'être en mesure de renouer le fil de notre amitié,
    peu importe la date de notre dernière rencontre.

    Quelle que soit la distance qui nous sépare,
    nous demeurons proches par la pensée,
    et c'est d'abord cela qui compte...

    Voici mes mots pour témoigner de mon amitié!!!

    Bisous

    Domi

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